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Le Figaro
7 days ago
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Sur la Côte d'Azur, les trajectoires des avions contestées en raison des nuisances sonores au-dessus des villes
La situation géographique des deux aéroports de Nice et de Cannes génère d'importantes nuisances sonores, ce que déplorent des habitants des communes alentour. Un habitant d'Antibes (Alpes-Maritimes), excédé par les nuisances sonores causées par les avions approchant le tarmac de Nice, a lancé une pétition, fin juillet, contre cette trajectoire empruntée selon lui trop régulièrement. Cela est «de plus en plus insupportable», déplore-t-il en préambule de sa pétition, qui à ce stade, approche le millier de signatures. «L'intervalle entre chaque atterrissage est court, un avion toutes les deux à trois minutes pendant des heures, de jour comme de nuit», décrit-il. Avec près de 15 millions de passagers l'an dernier, l'aéroport international de Nice est considéré comme le troisième aéroport français derrière ceux de Paris, malgré le fait qu'il se trouve en ville grâce à des pistes avancées sur la mer. Les rotations sont nombreuses, avec des avions de toutes les tailles : l'A380 pour Dubaï atterrit et décolle de Nice chaque jour en été. Publicité Pour les pilotes, trois trajectoires (variables en fonction des conditions météorologiques) existent pour se poser sur les pistes niçoises, dont celle contestée qui les fait passer au-dessus du centre-ville d'Antibes. «On ne peut pas nier, bien que l'on soit dépendant des conditions, le fait que ce survol représente une nuisance», reconnaît Aymeric Staub, porte-parole de l'aéroport de Nice. «Mais c'est une trajectoire imposée», insiste-t-il. Trois options en fonction des conditions météo Le plus souvent, les avions passent au large du cap d'Antibes pour justement éviter les zones urbanisées (RNP-Alpha). «C'est notre procédure par défaut, celle que nous utilisons systématiquement dès que les conditions le permettent», résume François Janin, responsable des études environnementales et des relations avec les riverains. Par vent d'ouest, les aéronefs effectuent un virage au niveau du port de Nice et atterrissent à l'inverse, au-dessus de la baie des Anges, par la promenade des Anglais (RNP-Delta). Mais les pilotes sont contraints de prendre une ligne droite par Antibes (RNP-Zoulou) lorsque la visibilité n'est pas bonne ou à cause d'un plafond nuageux trop bas, qui peut être présent même par beau temps. En 2024, ce couloir aérien a représenté 18,4% des atterrissages et 8,7% au mois de juillet, indique la direction de l'aéroport. «Le 20 juillet, cela a pu se chiffrer à 228 vols, contre zéro le 22. Cela est donc très variable», explique Aymeric Staub, qui conteste ainsi la récurrence quotidienne de ces survols. Dans sa pétition, le comité de lutte contre le survol d'Antibes réclame «la mise en place d'un guidage satellitaire plus précis (technologie RNP-AR) permettant d'adapter les trajectoires de vol afin que quasiment tous les avions survolent la mer pour atterrir à l'aéroport de Nice, même par temps nuageux». Une solution «mise en place par d'autres aéroports» et qui «ne dépend que de la bonne volonté des parties prenantes», assure Philippe Juvin, l'Antibois à l'initiative de cette contestation. Une technologie pour éviter à terme le survol d'Antibes ? «C'est une technologie qui existe, mais seulement 14% des avions en sont équipés à ce jour», répond Aymeric Staub au nom de l'aéroport de Nice. «Les compagnies doivent faire le choix de cette technologie, former ensuite leurs pilotes et obtenir une certification», poursuit-il. Il faut également que tous les appareils qui se rendent à Nice en soient équipés pour que le couloir aérien par Antibes soit, à terme, supprimé. «Cela prendra du temps mais cela va se faire progressivement», songe le porte-parole. Publicité La trajectoire au décollage avait été modifiée en 2022, déjà pour des raisons environnementales et de nuisances sonores en ville. Le survol de trait de côte s'effectue ainsi à plus de 10.000 pieds, conséquence d'une montée plus raide qu'ailleurs avec un virage rapide vers la droite pour s'éloigner des zones d'habitation. Problématique similaire autour de l'aéroport de Cannes Dans l'ouest des Alpes-Maritimes, la situation géographique de l'aéroport de Cannes-Mandelieu, deuxième structure d'Europe derrière Le Bourget pour l'aviation d'affaires, provoque aussi des nuisances sonores et la crispation des habitants alentour. Depuis quatre ans, des élus de la communauté d'agglomération du Pays de Grasse se battent pour l'abandon d'une nouvelle trajectoire nord-ouest, solution proposée pour soulager d'autres habitants de Cannes, du Cannet et de Mandelieu. Ce projet a fini par être enterré le 31 juillet à l'issue d'une commission consultative sur l'environnement. «Aujourd'hui, nous avons été entendus», s'est satisfait Jérôme Viaud, le maire de Grasse et président de la communauté d'agglomération, saluant l'engagement sur ce dossier du ministre azuréen des Transports, Philippe Tabarot. Il n'empêche, la trajectoire actuelle, qui est donc conservée, va toujours perturber les mêmes secteurs d'habitation. Là aussi, une association exige de longue date une alternative, en vain, ce qu'elle a de nouveau dénoncé après la décision de l'abandon du couloir aérien par Grasse. Des plages de tranquillité élargies les week-ends et les jours fériés vont être étudiées, a indiqué le ministre à l'issue de la commission, tout comme la possibilité d'un autre trajet d'approche par la mer.


Le Figaro
17-07-2025
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Nice : ouverture d'une enquête pénale pour recel et favoritisme autour d'un chantier de la Métropole
Le parquet a ouvert une enquête mercredi pour favoritisme et recel visant le marché public du parking Vauban. Le chantier, porté par la Régie Parcs d'Azur, a été suspendu après un signalement du préfet et d'élus locaux. Le parquet de Nice a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour favoritisme et recel visant l'attribution du marché public du futur parking Vauban, à Nice, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de la République, Damien Martinelli. Confiée au Service interdépartemental de police judiciaire des Alpes-Maritimes (SIPJ 06), cette enquête fait suite à plusieurs signalements émanant d'élus locaux et d'une saisine de la préfecture des Alpes-Maritimes. Au cœur du dossier : un contrat de 7,58 millions d'euros attribué en avril dernier par la Régie Parcs d'Azur (RPA) à l'entreprise Fayat Bâtiment pour la réalisation du gros œuvre du chantier. Publicité «Illégalités substantielles» La RPA, établissement public industriel et commercial créé en 2017 par la métropole Nice Côte d'Azur, gère aujourd'hui treize parkings sous l'enseigne «Nice Azur Parking». Elle est présidée par Gaël Nofri, adjoint au maire délégué aux Transports. Le marché litigieux avait rapidement attiré l'attention des services de l'État. Dans le cadre du contrôle de légalité, la préfecture avait décelé des «illégalités substantielles» et saisi le tribunal administratif pour en demander la suspension. L'audience s'était tenue le 26 mai. En cours de procédure, la RPA avait par ailleurs annoncé l'interruption des travaux et la résiliation du contrat. Le tribunal administratif avait ainsi constaté, le 6 juin, qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la demande de suspension et une ordonnance de non-lieu avait été rendue. Mais les remous ne se sont pas arrêtés là. Le 19 juin, Jean-Christophe Picard, conseiller municipal d'opposition et ancien président d'Anticor, adressait un signalement au procureur de la République sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale, dénonçant un possible favoritisme. L'élu avait également alerté la Chambre régionale des comptes, appelant à un contrôle plus large de la gestion de la RPA «au regard des dysfonctionnements persistants». Sollicité, Gaël Nofri n'a, comme dans les autres procédures visant la Régie Parcs d'Azur, pas donné suite.